Wednesday, October 08, 2008

a luz que brilha


NASCER DO DIA

Fica, doçura, não te levantes;
A luz que brilha vem dos teus olhos neste instante;
Não é o dia que se quebra, é o meu coração que se parte,
Porque temos tu e eu de separar-nos tão depressa.
Fica, senão a minha alegria toda perece,
e mal nasce, já se extinguiu.

BREAK OF DAY

Stay, O sweet, and do not rise;
The light that shines comes from thine eyes;
The day breaks not, it is my heart,
Because that you and I must part.
Stay, or else my joys will die,
And perish in their infancy.

John Donne

ce rêve...


Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.

Car elle me comprend, et mon coeur transparent
Pour elle seule, hélas! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.

Est-elle brune, blonde ou rousse? Je l'ignore.
Son nom? Je me souviens qu'il est doux et sonore,
Comme ceux des aimés que la vie exila.

Son regard est pareil au regard des statues,
Et, pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'inflexion des voix chères qui se sont tues.


Paul Verlaine (Poèmes saturniens)